Le transport de fret ferroviaire dans la tourmente sociale
Que ce soit en France, ou en Allemagne, les mouvements sociaux paralysent le transport ferroviaire de fret. La situation est plus grave en Allemagne, ou le poids du ferroviaire dans le transport de fret est plus grand, et où la grève des conducteurs (la 5ème en 5 semaines !) pourrait s'installer dans la durée. "Jusqu'à Noël", selon un syndicaliste. A la clé des pertes de marchandises (périssables…), de possibles ruptures de stock dans les magasins, ou du chômage technique chez certaines industries (notamment Wolkswagen). En France, selon le vice-président de la SNCF, "La situation du fret est dramatique", avec 160 trains bloqués depuis mardi. Mais l'économie française est moins dépendante du transport de fret qu'en Allemagne.
En tout cas, voilà qui ne va pas redorer l'image commerciale de la SNCF auprès des chargeurs, singulièrement terni. Au moment où la SNCF, et sa branche fret, semblaient aller un peu mieux, cet épisode remet en lumière le manque de fiabilité chronique de la SNCF, par rapport à la route. Les industriels et les distributeurs, fonctionnant le plus souvent à flux tendu, avec peu de stock, ont en effet besoin de fiabilité de temps de transport. A ce propos la réaction de l'AUTF (association de chargeur) est intéressante. On y apprend notamment que "La circulation des trains des entreprises ferroviaires concurrentes ne sera pas non plus épargnée par ce mouvement social puisque la SNCF gère, par délégation de RFF, tout ce qui touche à la signalisation et à la sécurité sur le réseau ferré." et que "de triste et longue expérience, les chargeurs savent que le délai de retour « à la normale » du trafic à l'issue d'une grève est dans le meilleur des cas d'une semaine.", ce qui est nettement plus que le transport voyageur.
Bref un beau gachi.
(Tout ceci quoiqu'on puisse penser du fondement des revendications des salariés de la SNCF. Je n'émettrai pas d'opinion là-dessus ici, tout a déjà été dit)